Contes et histoires pour enfants

La naissance de Kpomboussou :

Part.2

Dans la deuxième partie de ces contes et légendes d'Afrique, Manfeï Obin, conteur africain, nous relate l'impatience du bébé Kpomboussou à vouloir naitre au plus vite afin de découvrir le monde.

La naissance de Kpomboussou

La naissance de Kpomboussou : L'histoire

Je vais vous raconter l’histoire d’une maman. C’est l’histoire d’une maman qui attendait un bébé depuis quatre mois. Un jour, qu’elle s’était rendue là-bas aux champs pour travailler, à peine avait-elle commencé à couper les mauvaise herbes qu’elle a entendu quelque chose de bizarre qui a fait comme: « Toc, toc, toc ». Toc, toc, toc ? Elle regarde à droite, à gauche, devant, derrière, un peu partout, elle ne voit personne, alors elle demande « Qui c’est ? » « C’est moi » « Mais moi qui ? » Alors la voix répond « Maman, c’est moi ton fils » « Mais où es-tu ? » « Maman regarde ton ventre, je suis à l’intérieur ». La maman regarde son ventre, effectivement le toc toc toc venait de l’intérieur. Surprise, elle lui demande « Mais qu’est-ce que tu veux ? » et à la voix de dire « Maman, j’aimerais sortir » « Tu veux sortir ? Est-ce que tu sais au moins au bout de combien de mois il faut sortir ? » « Non, maman ».

Quand la maman lui a expliqué que tous les bébés restaient dans le ventre de leur mère pendant 9 mois, en vitesse le bébé a fait vite fait son petit calcul et il s’est écrié « Maman, encore 7 mois à rester dedans ? J’ai l’impression que tu n’as jamais vécu ça toi ! C’est pas du tout marrant ! Je t’en prie, je veux sortir » « Tu veux sortir, mais tu dois encore attendre 7 mois, c’est comme ça ». Vous savez comment sont certains enfants. Je ne dis pas vous les enfants qui m’écoutez, et encore moins les enfants des parents qui m’écoutez. Je veux parler des enfants des voisins. Oui, quand on leur interdit de faire quelque chose, lorsqu’on les enferme dans leur chambre, qu’ils ne peuvent sortir ni par la porte, ni par la fenêtre. Qu’est-ce qu’ils y font ? Oui, vous l’avez dit. Ils font des bêtises.

En effet, dans le ventre de la mère, le bébé a commencé par ronchonner, à taper des pieds, à bouder, puis à sauter un peu plus haut vers le cœur de sa mère. Cœur qu’il griffait, et sa mère criait : « Aïe, arrête, tu me fais mal ». Plus la mère criait « Arrête, tu me fais mal », plus il s’en donnait à cœur joie, il cognait, il tempêtait, il roulait, puis il se retournait vers le foie de sa mère. Foie aussi qu’il pinçait. Puis encore vers les poumons. Tenez, déjà à son âge, il savait à quoi servaient les poumons. Alors, vers les poumons, il les a pressés, compressés, surpressés. Et la mère faisait : « Arrête, j’étouffe ». On aurait dit qu’il jouait de l’accordéon. Vous êtes en train de rigoler vous. Vous auriez été à la place de la mère, croyez-moi, vous ne ririez pas tant. Elle avait mal, elle avait si mal, qu’elle a pensé à faire une chose. Elle a pensé à faire ce que font toutes les mamans pour endormir les bébés qui sont agités. Et là elle a chanté une berceuse : « Et vigna lo… »…

Àl’écoute de la berceuse, le bébé s’est endormi. Mais, à peine avait-elle arrêté, qu’il s’était réveillé. Il avait recommencé à taper des pieds, à cogner… Alors la maman a chanté : « Et vigna lo… »… Mais, est-ce que le bébé pouvait s’endormir avec une berceuse aussi bruyante. Oh ! Je vous dirais plutôt qu’il ne dormait que d’un œil. Mais dormir d’un œil, est-ce que c’est vraiment dormir ? Car plus la maman chantait avec nervosité, plus le bébé s’excitait. Et plus le bébé s’excitait, plus la maman chantait : « Et vigna lo… »

Vous venez de comprendre là, qu’il était très difficile d’endormir un bébé avec une berceuse aussi bruyante. Comme le bébé ne dormait pas, alors la maman, une fois de plus, a fait comme toutes les mamans du monde qui bien souvent cèdent aux caprices de leurs enfants. Pour céder à ses caprices, elle lui a dit « D’accord, je veux bien que tu sortes, mais à une condition ». Vous savez quoi la condition ? Eh bien, c’est très simple. Qu’est-ce que les parents disent à leurs enfants lorsqu’ils leur donnent une autorisation de sortie ? Tous les parents disent la même chose, voyons ? !

« Bien sûr, tu n’oublieras pas de rentrer», et certains parents, même plus dures, osent fixer l’heure à laquelle l’enfant doit rentrer. C’est ainsi qu’après avoir passé les consignes, la maman s’est assise sur un tronc d’arbre. De là, elle a tendu son genou droit et du genou droit, vous savez ce qui est sorti ? Un petit garçon, tout rond, tout mignon. Il était beau. Sitôt dehors, il a commencé à gambader partout, à grimper aux arbres, à redescendre, à prendre les baguettes et à jouer du pembé.

Oh, le pembé est un xylophone africain dont se servent les enfants là-bas aux champs pour aider leurs parents à travailler. Parce que en jouant ainsi sur du pembé, ils arrivent à chasser tous les oiseaux qui viennent manger le riz, le mil ou le sorocco des parents. Le bébé jouait si vite et si bien qu’avant la nuit tous les travaux champêtres avaient été faits. Quand il n’y a eu plus rien à faire, la maman s’est assise sur le tronc d’arbre, elle tendu le genou gauche. Elle a appelé son fils pour qu’il rentre. Mais il y avait quelque chose qui n’allait pas, oui quelque chose qui coinçait. La maman s’est penchée pour voir ce qui n’allait pas.

Le bébé essayait de rentrer dans le ventre de sa mère avec les baguettes dont il s’est servi pour jouer du pembé. La maman lui a demandé ce qu’il allait faire avec ces baguettes. « Maman je te l’ai déjà dit, il n’y a pas de jouets dans ton ventre. Je t’en prie, je m’ennuie, je veux rentrer avec » « Mais tu sais bien qu’il n’y a pas de place pour des baguettes dans mon ventre…lâche-moi ça ! ». Alors que le bébé avait commencé à pleurer, que la maman lui a arraché les baguettes, les a jetées un peu plus loin, l’a poussé et plouf, il a retrouvé sa place dans le ventre de sa mère.

Après quoi, la maman a pris sur la tête un grand panier dans lequel elle a déposé des ignames, des aubergines, des piments, des gros combos puis des fagots de bois puis elle s’en est retournée au village. Mais une fois arrivée au village elle a pris soin de garder le secret de l’expérience qu’elle a vécu aux champs. Elle n’en a pas soufflé le moindre mot ni à son mari, ni à ses enfants et encore moins à la grand-mère qui habitait avec elle.

Car là-bas au village, on dit qu’il ne faut rien confier à une grand-mère. Vous savez pourquoi ? Les grands-mères au village lorsqu’elles détiennent un petit secret, quand elles s’ennuient, pouët, pouët, pouët, pouët… Elles le divulguent partout. C’est à juste titre que la maman ne lui a rien dit.

Le lendemain matin, elle retourne aux champs. À peine avait-elle commencé à travailler qu’elle a entendu de nouveau le toc toc toc. Cette fois-ci elle savait d’où cela venait. Elle s’est adressée à son ventre, je veux dire à son bébé pour lui demander ce qu’il voulait encore. Et au bébé de répondre « Maman, je te l’ai déjà dit, je m’ennuie dans ton ventre. Tantôt j’ai la tête en bas, tantôt j’ai la tête en haut. Et puis je suis entouré d’eau. Tu vois si tu me laisses, je risque de me noyer ! Je t’en prie, je veux sortir !» « Tu risques de te noyer ? Arrête ! Tous les bébés ont baigné dans cette eau, ils ne se sont jamais noyés. Qu’est-ce que tu me racontes là ? ! ».

Le bébé venait de comprendre que l’heure était grave parce que bien souvent lorsque les mamans disent non c’est non. Du coup il a commencé à se gratter la tête, tête sur laquelle il n’y avait que 3 cheveux d’ailleurs, il se les entortillait et en même temps il se suçait le petit doigt. Il paraît que lorsqu’on suce le petit doigt ça aide mieux à réfléchir. Et là, il a eu une idée géniale. Il a fait comme tous les enfants qui sont malins lorsqu’ils veulent obtenir quelque chose de leurs parents, ils ont une attitude bien particulière.

Oui, vous le savez, ils sont tout gentils, tout mielleux. Alors le bébé a commencé par dire « Oh, ma petite maman chérie, je te promets quand je serai dehors je vais t’aider à travailler ». À chaque mot qu’il disait, il donnait un bisou et puis bisou sur le cœur, bisou sur le foie, sur les poumons. Tenez à son âge, il savait déjà à quoi servaient les poumons. C’est ainsi que sur les poumons, il a fait quelque chose d’extraordinaire, ceci… Lorsqu’il a eu soufflé sur les poumons de sa mère, la maman a senti une bouffée d’oxygène qui lui a traversé tout le corps, elle s’est sentie bien; si bien, qu’elle a été obligé de dire « d’accord ». Elle s’est donc assise sur le tronc d’arbre, elle a tendu le genou droit et de là le bébé est sorti. Sitôt dehors il a été d’une sagesse exemplaire.

Jamais aucun bébé du monde n’a été aussi sage. Il n’a pas fait de bêtises, pas de galipettes, pas grimpé aux arbres, rien de tout cela, il n’a fait que son travail c’est à dire jouer, jouer, rien que jouer du pembé. Avant la fin de la journée tous les travaux avaient été faits. Une fois de plus, quand il n’y eu plus rien a faire, la maman s’est réassise sur ce que vous savez, elle a tendu ce que vous n’avez pas oublié. Elle a appelé son fils pour qu’il rentre mais cette fois-ci le bébé ne voulait plus jamais retourner dans le ventre de sa mère. Plus elle insistait, plus le bébé marchait à reculons. Et elle a compris que si elle insistait inopinément, elle risquerait de voir son enfant s’enfoncer et perdre à tout jamais dans la forêt.

Comme elle ne voulait pas perdre son bébé, elle lui a dit comme ça « Aller, reviens ce n’est pas grave, si tu ne veux plus jamais retourner dans le ventre ce n’est pas grave, allez, viens. » C’est à ces propos que le bébé a couru vers sa mère et qu’elle a voulu le porter comme cela se fait en Afrique. Elle a voulu le porter dans le dos. Mais une fois de plus le bébé a refusé. Il lui a dit comme ça « mais maman, tu vas m’attacher dans ton dos avec ton pagne, tu vas m’étouffer ! Moi, je suis assez grand pour marcher.

Je t’en prie, laisse-moi marcher » « Tu veux marcher mon enfant ? Il faut que je te dise que le village est situé à 5 km, tu risques de te fatiguer. Si tu ne veux pas que je te prennes dans le dos et bien donne-moi la main ». Chers amis qui m’écoutaient, avant de continuer mon histoire, il y a une scène que nous allons décrire ensemble. Vous imaginez un peu un bébé qui naît à 4 mois. Quelle taille peut-il avoir ? Comme ceci, comme cela ? Cela n’a pas d’importance. Mais voici la démarche que devait adopter la maman avec un panier sur la tête, un panier rempli de plein de choses dont je vous ai parlé tout à l’heure et qu’elle devait donner la main au bébé…

Elle a marché clopin-clopant, elle fait du chemin et puis à proximité de la case familiale, le bébé lâche la main de sa mère et court droit vers une case où était arrêtée la grand-mère dont je vous ai parlé tout à l’heure. Courant droit devant la grand-mère, le bébé criait « Mémé, mémé, mémé » La grand-mère surprise, écarquille les yeux en disant « Mais je ne te connais pas toi ! » « Mais si grand-mère, c’est moi ton petit-fils. Je viens de naître là-bas dans la forêt ». Le temps que l‘enfant s’explique, la maman était arrivée pour témoigner de la naissance du petit garçon.

Alors la grand-mère de dire, de toute façon que l’on naisse à 4 mois ou à 9 mois, une fois qu’on est là, on est en famille. Soit le bienvenu. Le lendemain matin, savez-vous ce qu’elle a fait la grand-mère ? Elle a annoncé la nouvelle à tout le village. C’est tout à fait normal. C’est comme vous, le jour de votre naissance, vos parents l’on bien annoncé. La grand-mère a célébré une grande fête. Au cours de la fête tout le village est venu, tout le village a mangé, tout le village a dansé, et tout le village a chanté.

Pendant les fêtes, il y avait des mamans plus curieuses que d’autres. Elles demandaient à la mère du bébé « Mais comment s’appelle ce petit bout de chou ? » Lorsque la question était posée, c’était le bébé lui-même qui répondait « Mais vous l’avez entendu tout à l’heure, moi je m’appelle Kpombossou Ambombossou Kokofoussou Andoh » « Comment ? » « Mais oui, je m’appelle Kpombossou Ambombossou Kokofoussou Andoh ». Le bébé avait un prénom si compliqué que personne n’arrivait à le retenir.

Après ces festivités qui ont duré 3 jours et 3 nuits, le bébé a rassemblé tout le village sur la grande place du marché et leur a demandé de répéter après lui « Kpombossou Ambombossou Kokofoussou Andoh ». Il leur a dit comme ça « mais c’est très simple mon prénom, il y a 4 syllabes principales nous allons essayer de les regrouper 2 par 2. Et cela donne, Kpombossou Ambombossou / Kokofoussou Andoh . Et d’un trait ça fait, Kpombossou Ambombossou Kokofoussou Andoh.

C’est ainsi que tout le village a répété ce prénom kilométrique sans se tromper une seule fois comme vous d’ailleurs. Un prénom qui signifie celui qui est né à 4 mois, qui sait tout, qui prévoit tout, qui imagine tout, qui entend tout et qui voit tout. Voici comment est né un enfant prodige dans une famille où bien avant lui il y avait déjà 7 autres garçons. Un jour, je vous raconterai l’histoire de ces 7 garçons guidés par Kpombossou Ambombossou Kokofoussou Andoh.

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Commentaires

Pascal
Bonjour, c'est une très jolie histoire en 5 parties à découvrir absolument. A quand des nouvelles aventures africaines ?

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